EN SILENCE – L’INCONNU 
2016

Après une longue période de vie commune, tout s’arrête.
La détresse engendrée par la rupture s’accompagne, surtout pour celui dont l’autre s’est séparé, d’une remise en question profonde touchant à l’essence de son identité: lorsque les objets sont partis, lorsque trop vite, les souvenirs commencent à s’estomper, la redoutable confrontation à la solitude et à soi-même débouche inévitablement sur des interrogations concernant la définition de sa propre personne, ainsi que sa représentation. Ecartelé entre le repli sur soi et l’ouverture à un monde qui ne semble plus à même d’apporter la moindre parcelle d’espérance, on fait l’expérience, si c’est la première fois, d’une souffrance psychologique inouïe ponctuée par les différentes phases du deuil amoureux.

Ces sept autoportraits silencieux, exhalant une douleur sourde, n’ont cependant pas été réalisés à des fins cathartiques: ils explorent avec une certaine distance, voire une pointe d’autodérision, la sensation de dilution de soi et le caractère inéluctable de la reconstruction, seule alternative à la dépression ou au suicide. Ils marquent cet état transitoire où l’esprit se fait bourreau, dans l’attente d’un échappatoire matérialisé par la chrysalide: celle-ci symbolise la résilience du corps et la promesse d’une vie nouvelle élaborée sur les vestiges d’un passé qui s’effrite. Ils expriment enfin l’hypocrite et théâtrale dissimulation de cette affliction aux autres, nécessaire à la préservation des ultimes vestiges d’un équilibre perdu.