EN SILENCE – LE TRAJET
2016
Le Trajet fait directement écho à son pendant [Chrysalide] illustrant ce cheminement intérieur, dans un incessant va-et-vient temporel où la sollicitation du passé réactive la blessure du présent. Il retrace un parcours et évoque implicitement les motifs de la rupture, en proposant un impossible synopsys visuel – que peut-on, que veut-on conserver de cette histoire inachevée ? L’unique preuve de l’intensité des moments vécus consiste en une masse dérisoire de documents manuscrits et numériques. Il ne reste que des images fugaces, subverties par la nostalgie ou la culpabilité: l’inaltérable optimisme fondé sur la confiance réciproque, la conscience aiguë de son corps et de celui de l’autre dans un univers qui fait sens et qui se fait parfois vecteur d’un rare sentiment d’éternité, l’angoissante confrontation à la disparition physique de l’être aimé, la perception de ses propres limites, les frustrations et les désirs inavoués, et enfin le moment du départ, brutal et irrémédiable, lequel semble interdire jusqu’à l’issue de la métamorphose toute quête d’une poésie de l’existence.